Journée internationale du pied bot

Ce samedi 3 juin, à l’occasion de la journée internationale du pied bot, Handicap International rappelle l’importance de la prise en charge précoce de cette malformation congénitale. Parce que lorsque le pied bot est traité dans les semaines qui suivent la naissance, il est possible d’éviter aux enfants de grandir avec un handicap.


Le pied bot est une déformation d’un ou deux pieds, visible dès la naissance d’un enfant. C’est une déformation qui peut avoir des conséquences très lourdes, parce qu’en l’absence de traitement, le pied ne peut retrouver une position normale. L’enfant ne peut alors pas porter de chaussures, il peut se blesser, mais il rencontre alors aussi des difficultés pour se déplacer (il ne peut effectuer de longues distances). Ce handicap devient alors un facteur d’exclusion et de stigmatisation puisque l’enfant ne peut participer à des activités avec ceux de son âge.
 
« Il est pourtant possible d’éviter ce tableau très sombre », souligne Uta Prehl, spécialiste en réadaptation pour Handicap International. « C’est la raison pour laquelle il est essentiel de faire en sorte que la détection de cette déformation intervienne au plus tôt après la naissance. C’est une des clés de la réussite de la prise en charge. On peut alors proposer un traitement efficace, qui va permettre de corriger cette déformation. Après quelques mois, l’enfant sera alors en mesure de marcher normalement. Il faut souligner que les travailleurs sociaux jouent un rôle important dans le cycle de prise en charge, pour travailler en lien avec les parents afin d'assurer la conformité avec le traitement. Si les enfants ne sont pas suivis correctement et régulièrement, on peut en effet craindre que la correction du pied ne soit pas satisfaisante. Une bonne sensibilisation des soignants est donc également essentielle. »

Le traitement comprend la pose de plâtres, remplacés chaque semaine, pendant six semaines, pour apporter des corrections progressives. Une opération chirurgicale du tendon est parfois effectuée avant le dernier plâtre. Puis, l’orthopédiste confectionne une attelle orthopédique constituée de deux petits chaussons et d’une barre qui les relie. Cela permet de main­tenir le pied bot fortement tourné vers l’extérieur. L’attelle doit impérativement être portée en permanence durant les 4 premiers mois. Elle sera ensuite régulièrement ajustée pour permettre une correction adaptée. L’enfant subira des contrôles jusqu’à l’âge de la marche. Lorsqu’elle est acquise, nos partenaires établissent un bilan radiographique. Après l’arrêt du port de l’attelle orthopédique avec chaussons, entre les 3 ans et les 4 ans de l’enfant selon les cas, le rythme de surveillance est espacé, mais les consultations se poursuivent jusqu’à la fin de la croissance afin de prévenir la récidive.

Handicap International forme depuis plusieurs années des kinésithérapeutes dans plusieurs pays, afin de favoriser une détection précoce et une prise en charge adaptée du pied bot. Ce projet est toujours d'actualité, en particulier au Burkina Faso et au Sri Lanka, pour que les enfants qui naissent avec ces malformations puissent grandir sans handicap.

- Chaque année, environ 100.000 bébés dans le monde naissent avec un pied bot.
80% des pieds bots non traités se trouvent dans les pays en développement.

Sources : Handicap International, Organisation mondiale de la santé
Crédit photo : © Patrick Meinhardt / HI

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