Blessures de charge, de répétition ou d’amplitude: comment ajuster l’entraînement chez les coureurs?
Les blessures de course surviennent secondairement à différents mécanismes. Certains tissus sont stressés de façon plus importante lors d’entraînements plus rapides, alors que d’autres sont stressés par la répétition d’une même gestuelle. Le plan de traitement doit donc être adapté en conséquence.
Les blessures de charge affectent typiquement les structures du genou, de la jambe et du pied. Elles débutent suite à des entraînements à vitesse élevée ou en côtes. La tendinopathie d’Achille, la fracture de stress métatarsienne et la périostite sont des blessures de charge classiques.
En tant que kinésithérapeutes, nous devons recommander à ces coureurs de réduire leur vitesse de façon temporaire, et de courir plus souvent mais moins à chaque fois. Ceci aidera à distribuer les charges, et à démarrer le processus de guérison plus rapidement. Les entraînements rapides ou en côtes peuvent être transférés au vélo ou en piscine.
Les blessures de répétition se produisent rarement chez les sprinters, ou même chez les joueurs de foot. Nous les retrouvons chez les coureurs de fond, les cyclistes et les triathlètes. Globalement, elles sont causées par les milliers de répétitions de la même gestuelle. La blessure de répétition classique est le syndrome de la bandelette iliotibiale.
Les recommandations sont totalement différentes de celles des blessures de charge. Ici, l’objectif est de diminuer le volume, tandis que l’intensité est généralement bien tolérée. La variété de mouvement est primordiale. Par exemple, alterner une minute de course avec une minute de marche, et courir sur des sentiers sinueux au lieu d’en ligne droite.
Finalement, les blessures d’amplitude sont causées par l’augmentation de l’amplitude de mouvement à des articulations spécifiques, au-delà de ce que le corps peut tolérer. Par exemple, augmenter la course en descente ou la vitesse de course augmentera le stress sur les structures antérieures de la hanche. Et augmenter la course en montées stressera davantage le tendon d’Achille et le tendon proximal de l’ischio-jambier.
Dans ces cas, la vitesse de course devra être réduite, tout comme le stress irritant en montée ou en descente. Une cadence plus élevée est aussi recommandée afin de réduire l’amplitude de mouvement à la hanche, au genou et à la cheville.
Comme vous pouvez le constater, il est très important pour les kinésithérapeutes de comprendre comment les blessures de course se développent, puisque le traitement sera potentiellement très différent.
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Jean-Francois Esculier, PT PhD
Conférencier et Leader de la cellule Recherche et Développement, La Clinique du Coureur
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